mercredi 30 juillet 2008

Hakodate : De Cantaloupe et de Crabe

La montee vers lhokkaido a partir de Aomori commenca somptueusement par un rattage de train. Heureusement, le prochain passait une heure plus tard. Nous sommes donc restes a observer les passants saffairer, les ecoliers en uniformes et les poissons decoratifs en vu du festival prochain (que nous attrapperons peut etre a notre retour de lHokkaido). Le trajet de train empruntait le plus long tunnel a train du Japon pour traverser sur la grosse ile quest notre destination.

Apres larrivee pluvieuse a Hokodate, nous sommes alles explorer les restes du marche aux poissons ou plutot au crabe, melon et calmar que nous retrouvions partout vivants dans des aquariums ou les acheteurs potentiels pouvaient les admirer et les selectionner selon des criteres qui mechappent completement. Jai dailleurs pris des videos de ses charmantes bebetes qui mapparaissent reellement depourvues dun cerveau quelconque. Ensuite, nous avons emprunte un tramway dont la ville est allegrement fournie. Merci au chauffeur, patient, qui nous a expliquer en moitie signe moitie japonais comment fonctionnait le reseau et le paiement. Nous arrivames donc sains et saufs a notre destination : Goryokaku Koen, un parc en forme detoile commemorant lancienne citadelle du meme nom. Cette derniere a ete construite en 1857 pour proteger la ville et le japon de la menace russe. Le parc est dailleurs muni de sa tour de garde moderne et symbolique.

Leger intermede entre les visites pour deguster un plat de ramen dans un quartier de mini resto de ramen en compagnie dun parisien sympatique en visite chez son oncle (marie avec une japonaise).

La journee continua, pluvieuse, allant jusqua penetrer au plus profond de nos os. En tant que courageux explorateurs nous avons continuer notre periple parallelement a la pluie. Nous nous sommes donc promene sur les corniches et ruelles sur les flancs du mont Hakodate (dont le sommet etait cache par les nuages). Tels des chasseurs de tresors nous avons arpente les vieux quartiers a la recherche de leglise bizantine russe, de leglise orthodoxe romaine, des temples japonais, de leglise catolique et de la vue du cimetiere des etrangers ou la vue sur les tombes et la mer etait a endormir les morts.

La specialite de la place etant les fruits de mer et en particulier le crabe, nous en avons deguster pour le souper dans un restaurant de Suehiro-cho, les quartiers des vieux entrepots convertis. Mon gratin de crabe etait sublime accompagne dune biere locale dont la recette date de lere Meiji. Le dessert fourni par notre auberge etait tout aussi fantastique: creme glacee maison au the vert. ( Notre hostel - le youth hakodate guest house).

Le lendemain matin, spontannement levees a 5AM, nous avons decide de profiter de lacalmie de la pluie (et dapercevoir le sommet du mont hakodate) pour tenter son ascension. La montee sest bien deroulee a labris des feuilles; nous avons pris plusieurs dizaines de minutes avant de comprendre quil pleuvait a nouveau. Parfois, nous avons croiser des japonais descendants a qui nous avons lancer des joyeux et essoufles : ohio gosaimasuu. Puis du haut des 332 m du mont nous avons pu apercevoir un paquet de nuage et lextremite du telepherique. Memes les antennes etaient difficiles a apercevoir avec la densite des nuages. Satisfaite malgre tout apres avoir gagne notre mont Hakodate, nous sommes redescendues chercher notre backpack pour se diriger vers la gare et notre prochaine destination: Otaru.

Rubrique Japonaise : les trains

Les trains, mais quel merveilleux moyen de transport !! Moyennant la modique somme de 600 CAN jai loccasion de me promener de facon illimitee sur le reseau ferroviaire de Japan Rail, a ma convenance, a ma guise, sans reservation necessaire (outre pour les trains de nuit et certains express limited). Pensez-y un immense reseau de metro a la longueur du Japon; fantastique !!!

Outre le cote extremement pratique, il sagit dun bon moyen de visualisation. En effet, assise calmement dans mon train a boire du the froid (dont je suis addicted apres seulement 3 jours), jobserve les mers, les montagnes, les villages, les villes, les rizieres, les volcans, les lacs, les villageois. Cest a la fois fascinant, depaysant et reconfortant a regarder pendant les longues heures de train entre nos destinations.

Dommage que le reseau de ViaRail ne soit pas autant developpe !

mardi 29 juillet 2008

Mes 48 premieres heures de vacances.

Mes 48 premieres heures pourraient etre qualifiees detranges. En effet, jai du dormir presque lentierete de ses 48hres par groupe de 2h et 3h entrecoupees danecdote et autres. Il faut compter que la majorite de ses heures etaient des heures consacrees au voyagement en avion (au moins 14hres) et en train (au moins 4h). Bref, mon corps avait besoin de sommeil: est-ce la fin de medecine interne ou le paquet de gravol ingurgite pour prevenir le mal des transports!

Mes mesaventures commencent lors de la traverse de la frontiere americaine. Hey oui, la frontiere avec nos chers amis americains que nous devions traverser compte tenu du fait que nous faisons une escale a Chicago. Ainsi, apres metre fait confisque ma creme solaire (et non mon trombone; quoi que je suis convaincu quun trombone dans une carotide cela fait pas de bien), le douanier americain, un vrai chien de garde me fixait fixement moi et mon passeport sans sembler me reconnaitre. Jai donc ajoute avec humour en anglais : je peux enlever mes lunettes si vous voulez ! Seule une face de boeuf me repondit. Autre fait notable, les lumieres psychadeliques multicolores entre les terminaux a chicago dansant au dessus de nos tetes . Il sagit pas mal du seul souvenir de Chicago que jai a lexception du burger et de la mega sieste que jai fait en boule sur les bancs.

Ensuite, le voyage en avion qui se resume simplement a dodo et manger. En sortant de lavion a tokyo je me sentais comme mes patients cirrhotiques ou insuffisants cardiaques car je presentais des jambes lourdes avec un oedeme a godet 2+ au niveau de la cheville. Heureusement, jai atteint sans probleme et sans signe dembolie pulmonaire les douanes japonaises ou jetais heureuse que les formulaires soient bilingues et ou ils ont immortalise ma photo ainsi que mes empruntes digitales. Par la suite, nous avons trouve Gen et moi sans "trop de peine" le point de rencontre que nous avions donne a Gab et Alex, deux autres quebecois de ma connaissance en exil au Japon qui montaient vers le nord egalement.

La montee vers le nord commenca tres bien: il ne restait plus de place dans le train de nuit montant a hakodate (aux portes de lhokkaido). Grace au japonais rudimentaire de Gen et au gentil travailleur de Japan Rail, nous avons reussi a nous concocte un trajet moyennant 4 billets differents pour le nord. Nous avons donc passer la nuit a Aomori a lextreme nord du honshu lile principale du Japon. Heureusement quil restait de la place a lhotel Tomoyo a 12AM !


Pour vous aider a vous situer voici une carte du Japon :
http://www.merriam-webster.com/maps/images/maps/japan_map.gif

samedi 19 juillet 2008

L'anticipation, toujours l'anticipation

Plus que 7 jours avant le grand départ, enfin !
Et même plus que 4 jours avant la fin de l'externat 1 et la promotion à l'externat 2, enfin !

Dans la prochaine semaine deux occupations risquent de monopoliser mon temps (excluant manger et dormir): l'étude pour mon examen final de médecine interne ainsi que les préparatifs précédant un exil d'environ 40 jours. Vous voyez c'est étrange; l'activité qui occupera le plus clair de mon esprit, de mon âme et de mes anxiétés sera assurément .... mon voyage prouvant donc par le fait même l'importance vitale de son existence. Ce périple représente une occasion unique : (1) de découverte d'une culture et d'une langue différente, (2) d'échappatoire à la société Nord-Américaine, (3) de remise au point sur mon cheminement personnel, (4) de possibilité d'en apprendre d'avantage sur moi-même. En fait, la définition d'un voyage n'inclue-t-elle pas la notion de découvertes et de déplacements ? Cette vision justifie bien comment au niveau préoccupationnel un bris de la routine est prioritaire et nécessaire. Toutefois en attendant, ma pensée rationnelle me dit de concentrer mes énergies sur l'apprentissage de la médecine qui, je le rappelle, est tel tenté de boire de l'eau à partir d'un boyau d'arrosage. N'ayez crainte jamais me suis-je autant sentie à ma place qu'en tant que futur médecin. Cependant, éloigner notre nez de notre quotidien permet d'en apprécier la vue d'un autre angle, mais surtout de respirer un air différent énergisant et vivifiant !

Vivement la fin de médecine interne !
Vivement le grand départ !

L'anticipation, toujours l'anticipation .... avez-vous remarquez que nous vivons souvent dans l'attente de quelque chose en particulier ?

dimanche 6 juillet 2008

Thématique du Blog

Pour ceux qui n'aurait pas encore fait le lien, le titre initial "down in Africa" provient du titre d'une chanson popularisé par TOTO du même nom. (http://youtube.com/watch?v=BCCDwNyWNJE)
J'ai modifié la thématique du blog en ajoutant au titre initial "or Up In the World". Étant une voyageuse chevronnée en quête de perpétuelles nouvelles découvertes de terres, cultures ou personnages, j'ai décidé d'utiliser ce blog comme récit de voyages en général (pas seulement de l'Afrique!). Au plaisir,

Il y a de cela un an ...

Bonjour chers bloggueurs,

En fait je doute que quelqu'un lise effectivement ce blog maintenant inactif depuis plus d'un an. Il y a de cela un an, j'étais en plein milieu de l'Afrique. Il y a de cela un an, je venais de finir ma première semaine de stage à l'hôpital de Zone de Covè au Bénin. L'an dernier j'ai soudainement arrêté d'écrire sur ce blog pour plusieurs raisons: (1) dans mon village, je n'avais pas accès à internet à moins de 45 minutes (quand la connexion marchait à Bohicon et c'était rare..) et (2) Il y avait tant de chose à dire, tant de chose nouvelles, tant de découvertes qu'il était très difficile de les décrire en mots (j'ai même cessé d'écrire dans mon journal de voyage).

Il y a de cela un an, j'ai passé un mois complet en stage dans un hôpital ou il n'y avait que deux médecins pour une centaine de lit, ou le chirurgien et l'anesthésiste étaient des infirmiers tant le manque de personnel est flagrant. J'y ai vécu de nombreuses situations, en voici les plus marquantes:

(1) J'ai fait mes premiers accouchements en présence des sages femmes.... dont un sur une dame VIH+ (au Bénin 5% de la population est VIH+). Le miracle de la vie c'est merveilleux sauf quand le bébé est gris (APGAR 3,5,5). Effectivement, à cet instant je me suis trouvée très impuissante (ils n'ont pas vraiment de matériel néonatal...). Le petit avait une Atrésie des Choanes et il nécessitait une opération (coûteuse et absente dans notre hôpital).

(2) J'y ai pris ma première décision de "non-transfusion" avec mes collègues québécois. Je m'explique: en Afrique, tout ce qui relève de la maternité est chapeauté par les sages femmes qui suivent des protocoles bien stricts, des guidelines sur leur pratique. Notre patiente (ou citoyenne dirons certains) était enceinte et anémique (Hb à 82) non symptomatique. Or, nous venions de voir la veille un enfant de 4 ans mourir d'un transfusion sanguine à trop haut débit occasionnant alors un sortie de liquide dans les poumons (l'enfant s'est littéralement noyé). Nous avons tenu tête à la sage femme qui a remis la décision entre nos mains. Nous lui avons donc donné congé avec suppléments avec suivi, son père était également très présent dans la grossesse et nous a promis de bien veiller sur elle. Le lendemain, le gynécologue-obstétricien nous a bien donné raison. J'espère sincèrement que la mère et l'enfant sont toujours en vie aujourdhui et en relativement bonne santé.

(3) J'y ai vu telllement de cas de malaria compliqué (Nous étions dans une région endémique; il est très difficile pour eux de ne pas l'attraper au moins une fois dans leur vie...). La plupart préfère attendre longtemps avant de consulter un médecin (car le système de santé est payant), toutefois en attendant le problème s'aggrave et les coûts augmentent. J'ai pu allègrement palper des rates !! Nous avons décidé de faire des ateliers de prévention sur l'importance de dormir sous un filet en ciblant particulièrement les femmes enceintes. Un expérience inoubliable !

(4) J'ai constaté un cas de tétanos authentique comme nous en voyons seulement dans les livres compte tenu que la vaccination est universellement disponible (en théorie). L'enfant avait la position typique en dos arqué, la respiration bruyante difficile et était isolé pour éviter tout bruit ou toute stimulation lumineuse pouvant détériorer son état. Malheureusement, il n'y avait plus grand traitement possible pour lui outre le rendre confortable.

Il y a de cela un an, j'ai visité le Bénin pour en découvrir l'histoire et la culture en voyageant du nord au sud et d'ouest en est :

(1) Je suis allée en Safari au Parc de la Penjari (signifiant grande rivière). Une expérience exceptionnelle !!! Être assise sur le toit d'un Jeep roulant entre 70-90 km/h au milieu de la savane africain: cela n'a pas de prix. Nous avons même eu la chance d'apercevoir un éléphant au loin.

(2) J'ai marché la route des esclaves à Ouidah en mémoire de ces hommes, femmes et enfants qui ont été arrachés à leurs terres, à leurs familles, à leurs cultures, pour des fins politiques de maintien du royaume du Dahomey et de la paix avec les européens. J'ai d'ailleurs visité les Palais et temple d'Abomey, ancienne capitale du Dahomey, un des plus puissant royaume d'Afrique pendant longtemps.

(3) J'ai dormi dans une cité lacuste (ganviè). Comme la légende le dit bien, le peuple a voulu se réfugié loin des envahisseurs et a donc monté sur le dos d'alligators pour se diriger au milieu du lac pour leur échapper. Je suppose qu'ils ont réussi !! Le village est vraiment au milieu du lac; à au moins 45 minutes de pagogue électrique ! La cité est superbe, féérique et unique en sont genre.

Il y a de cela un an, je rencontrais des gens merveilleux et exceptionnels autant mes patients, que ma famille d'acceuil, que l'équipe de Sytobénin, que les belges rencontrés, que les villageois, etc. J'avais tant à apprendre de tous et chacun. Grâce à tout ce monde, j'ai vécu une expérience exceptionnelle, mémorable, plutôt inoubliable, ayant transformé ma vision de la médecine, de la vie, de la religion, de la famille, de la culture, de l'Afrique en général !!!!

Il y a cela une semaine, le nouveau groupe Initiative-Bénin 2008, qui regroupe plus d'une trentaine d'étudiants des universités de Montréal, McGill, Sherbrooke campus Sherbrooke, Moncton et Saguenay, a atterri à Cotonou pour aller vivre l'Expérience de l'Afrique.

Merci à tous pour votre lecture et vos commentaires.

Lou